Qu'avez-vous ressenti à la réouverture des golfs, le 11 mai ?
« Je suis heureux pour tous les golfeurs français, licenciés ou non. C'est une nouvelle que l'on attendait depuis longtemps et qui est enfin devenue réalité le 11 mai.
Quel bilan tirez-vous de cette réouverture ?
Aurélien Didier, responsaBle de la relation avec les clubs à la Fédération prend sa mission très à coeur ; on essaye d'accompagner les clubs. Tous les golfs ont rouvert même s'il y a eu des contrôles. C'est logique que l'administration fasse son travail. La vie de personnes est en jeu. Le déconfinement était conditionné au respect du contrôle sanitaire.
Les discussions ont-elles été compliquées ?
Ce n'est effectivement pas simple. Vous discutez d'un protocole sanitaire avec le ministère des Sports. Quand il voit que le tennis ne peut se jouer à quatre, il demande pourquoi le golf demande à jouer à quatre. On ne se braque pas et on essaie de faire preuve de pédagogie en disant qu'au golf, que l'on soit deux ou quatre, on peut toujours être espacé de deux mètres, sinon vous prenez un coup de club. Cet espace est naturel. On explique, on discute. Il faut faire preuve de diplomatie.
« On a réussi à s'unir, ce qui n'avait pas forcément était réussi lors de la Ryder Cup. »
Pascal Grizot, vice-président de la FFGolf
Y-a-t-il eu une frénésie de prise de licences depuis le 11 mai ?
On était à -15% à cette date par rapport à l'année dernière et en une semaine on est passé à -13%. Gagner 2% en cinq jours, c'est important. Ça fait 1 500 licences prises par jour, c'est énorme. Si la Fédération n'avait pas rempli son rôle pendant le déconfinement, on nous demanderait beaucoup plus de remboursements de licence. Les clubs et les licenciés ont compris que la Fédération avait fait le maximum. J'ai toujours dit que le golf français était une grande famille et on voit si une famille tient dans la difficulté. Cette crise a renforcé la famille et la Fédération a joué son rôle sans se mettre en avant mais en fédérant.
Le monde du golf a-t-il été uni derrière la Fédération ?
Oui, pourtant on n'avait pas forcément réussi cela au moment de la Ryder Cup. Cette fois, toute la filière _ GEGF (Groupement des entrepreneurs de golf français), GFGA (Groupement français des golfs associatifs), ADGF (Association des directeurs de golf), PGA France, Agref (association des greenkeepers) _ a travaillé ensemble. Chacun a apporté sa pierre pour offrir des propositions très abouties. À l'instar d'une famille, comme je viens de le dire. Je suis très satisfait du travail fourni par le personnel permanent de la Fédération. Avec les élus bien sûr. Si notre sport est plus attractif, c'est grâce aux efforts de tout le monde. Nous avons également fédéré au-delà de notre sport car nous savions que nous serions plus forts en nous unissant à d'autres fédérations de sports de plein air.
Avez-vous regardé ce qui se faisait ailleurs en Europe ?
Bien sûr. Nous avons comparé les protocoles sanitaires pour ne rien oublier et être le plus crédible possible auprès du ministère. Les golfeurs sont des citoyens responsables et disciplinés. Tout s'est bien passé dans tous les pays. Certains n'ont pas joué le jeu, mais c'est très marginal.
« Le poids de la filière golf, c'est 1,5 millird d'euros. Plus que la vente de tickets de cinéma. »
Pascal Grizot
Qu'en est-il de la reprise des compétitions amateures ?
Pour les compétitions fédérales, je ne pense pas que ça puisse reprendre avant septembre. En revanche pour les compétitions de club, c'est plutôt de l'animation et ça c'est souhaité. S'il n'y a pas de regroupement de plus de 10 personnes et si on ne fait pas de remise des prix, il n'y a aucun problème pour que l'on puisse reprendre ces compétitions de club. C'est le plus simple dans les golfs associatifs, mais c'est également possible dans certains golfs commerciaux.
Où en est-on de l'accueil des écoliers ?
Cela fonctionne de manière marginale, mais nous avions répondu à une demande de notre ministre. Roxana Maracineanu avait exigé que les sports qui seraient déconfinés en premier montrent l'exemple et puissent assurer un accompagnement notamment des scolaires qui ne pouvaient aller en classe le matin ou l'après-midi. La Fédération avait dégagé un budget pour participer à l'encadrement de ces enfants sur le temps scolaire. Mais on ne s'est pas engagé à aller chercher les enfants et à en assurer la responsabilité. Le ministère s'est rendu compte que c'était très compliqué de transporter les enfants et de les encadrer ensuite avec du personnel de l'Éducation nationale.
Est-ce également une reconnaissance du poids économique du golf ?
Oui, Le poids de notre filière, c'est 1,5 milliard : plus que la vente de tickets de cinéma qui est de 1,4 milliard. Nous avons envoyé une note au ministère pour dire que nous étions une filière qui pouvait reprendre le travail. Cette filière existe, il faut la respecter. »