En empochant cet été le Vaudreuil Golf Challenge, Marcel Siem a remis un pied sur le Tour européen. L'Allemand à l'éternel catogan et aux coups de sang mythiques est surtout passé cette semaine-là par un large panel d'émotions. Un condensé de ce que ce joueur beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît a vécu ces dernières années.
Les catogans sont rares sur les circuits pros. Parce que pas faciles à glisser sous les casquettes et pas évidents à assumer non plus dans un univers pro si policé, où rien ne doit dépasser. Ils sont deux à arborer pourtant fièrement depuis des lustres cette touffe de cheveux hirsutes, plus ou moins domestiquée : Miguel Angel Jimenez et Marcel Siem. « Niveau capillaire Marcel a pourtant tout eu, précise Nicolas Colsaerts ami proche de l'Allemand. Il a été rasé, il a eu les cheveux ultra longs... Ce catogan fait quand même partie du personnage, comme Miguel. Mais, entre nous, la couette de Marcel est un peu moins dégueulasse (rires). »
La voilà cette fameuse « couette » blonde empaquetée. Au départ du trou n° 10 du golf PGA France du Vaudreuil, Marcel Siem salue ses partenaires de pro-am dont l'auteur de ces lignes à la chance de faire partie. Non, le quadruple vainqueur sur le Tour européen n'évolue plus parmi l'élite en cette saison 2021. La faute à un golf en perte de vitesse depuis quelques années. La faute surtout à plusieurs mauvais choix comme il le confie rapidement sur le parcours : « J'ai sûrement essayé trop de choses différentes en même temps : un nouveau prépa' mental, un nouveau coach... C'était l'une des plus grosses erreurs de ma vie. Entre 2017 et 2019, les choses sont allées de pire en pire. Je voulais changer mon swing sans arrêt, je suis passé d'un coach à l'autre. Petit à petit, j'ai perdu confiance en moi et en mon jeu. »
Les invitations se font de plus en plus rares, la pente est du genre glissante pour l'Allemand qui doit se résoudre à rejoindre le Challenge Tour. Pas facile pour autant d'être rétrogradé quand on a passé près de vingt ans sur le Tour européen, qu'on y a tous ses amis, toutes ses habitudes, tous ses souvenirs : « Je n'avais plus de repères, je ne trouvais plus les camions de matériel, les caddies et joueurs habituels... Les débuts ont été compliqués, je ne le cache pas. »
Retrouvez l'intégralité du portrait de Marcel Siem dans Journal du Golf n°167