Le Legends Tour a le chic de finir ses saisons en beauté et son enchaînement Seychelles/Maurice fait rêver rien qu'en prononçant ses mots. Après une édition 2021 perturbée et annulée à Maurice en raison des conditions météo, le retour du MCB Tour Championship en décembre devrait ne pas connaître de couac. Au programme, des joueurs de légendes comme Michael Campbell (US Open 2005), Paul Lawrie (British Open 1999), Tom Lehman (British Open 1996) mais aussi Thomas Björn. Un champ cinq étoiles qui s'affrontera comme chaque année sur le parcours du Legend. Le tracé, dessiné au coeur d'une forêt primaire et le long d'une des plus belles plages de l'île propose aux joueurs un joli défi avec beaucoup d'obstacles d'eau. « On a de l'eau sur chaque trou, explique Stéphane Pilot, le directeur du golf. C'est ça qui lui donne encore plus de piment. C'est un parcours traditionnel et très naturel. Les trous clés se trouvent surtout sur le retour et si l'on sort de l'enchaînement 13,14 et 15 sans encombre, généralement on signe une bonne carte. »
Un draw sinon rien
Lunette sur le nez et crème solaire en abondance sur le visage, on retrouve au départ du 13, Paul Streeter. L'Anglais, ancien joueur du Challenge Tour, vit sur le Legends Tour une deuxième carrière. Vainqueur du Travis Perkins Masters et du Costa Blanca Masters en 2018, le joueur du Woodhall Golf Club a terminé 19e du dernier MCB Tour Championship disputé à Maurice en 2019. « Quand on est sur le départ du 13, il y a un arbre sur la gauche qui obstrue un peu la vue, explique le joueur de 56 ans en s'appuyant sur son carnet de parcours. Il faut absolument un draw pour garder la balle sur le fairway. Si on lâche à droite, on risque de se retrouver dans une situation compliquée sous les arbres. Comme c'est un par 5, c'est primordial de trouver le fairway pour se donner une chance de trouver le green en 2. Le green, lui, est assez plat avec une entrée étroite mais il s'élargit. ». Le bois 3 de l'Anglais ne tourne pas assez de droite à gauche et se retrouve dans le rough juste devant un petit muret de pierre volcanique. Le green n'est pas visible et ne sera pas trouvé en 2 mais le par sera tout de même sauvé.
Sens contraire
Direction le 14, un gros morceau du Legend. Paul sort son carnet de sa poche, balaye du regard le trou, note quelques informations et fait son choix. « C'est un trou compliqué car quand on regarde la topographie, le dessin est de gauche à droite mais le fairway est en dévers de droite à gauche. Si vous ne trouvez pas le milieu du fairway, vous allez être embarqué sous les arbres de gauche ou dans le bunker. Depuis le départ, on ne voit pas bien car il y a un arbre à droite qui cache le fairway mais c'est ouvert et il faut rester à droite. Et le green, c'est pareil, sur la partie gauche, la balle ne tiendra jamais. » Mise en jeu parfaitement exécutée pour l'Anglais qui trouve la piste sans problème. Un coup de wedge et deux putts plus tard, Streeter enregistre un par facile. En reconnaissance avant le tournoi, le double vainqueur sur le Legends étudie tous les recoins du green et annote au fur et à mesure des infos sur son carnet.
La stratégie est la clé
Les idées claires, le 15 est maintenant au menu. Par 4 de 343m, ou la priorité est encore une fois de trouver le fairway au départ. Paul Streeter ouvre son carnet et explique la bonne stratégie à adopter. « C'est encore un trou où l'on ne voit pas l'eau au départ. Il ne faut pas forcément sortir le driver ici car vous devez faire seulement entre 200 et 210 m pour vous laisser un coup de fer facile. » Entouré d'eau, le trou est un dogleg gauche ouvrant sur un green tout en longueur. « Il y a quelques pentes mais ce n'est pas le green le plus dur du parcours. Si vous êtes bien placé, il n'y aura pas trop de surprise sur la réaction de la balle.» Sur ce trou, Streeter parviendra même à colorier sa carte en rouge. Un birdie pour sortir de cet « Amen Corner » sur une bonne note. « Le par ou mieux sur ces trois trous est vraiment un bon score. Mais globalement, c'est un parcours où la stratégie joue un rôle clé. Vous devez le jouer plusieurs fois pour l'apprivoiser car il y a beaucoup de départs où l'on ne voit pas les obstacles d'eau. C'est important de connaître les zones où il faut jouer si on veut espérer scorer. »