Golf et surf à La Corniche

Pour ce premier numéro de l'année, Journal du Golf vous emmène à la découverte du Pays basque authentique. Direction dans cette première partie au practice de la Corniche.

La première étape de ce voyage au Pays basque nous en met déjà plein la vue. À quelques kilomètres seulement de Biarritz, la route qui longue la côte est sublime. D'un côté des champs à l'herbe aussi verte qu'une veste du Masters et de l'autre, l'océan Atlantique et ses reflets turquoise. Cette « great ocean road » basque nous emmène dans un lieu hors du temps et magique : le practice de la Corniche. Qui n'a jamais rêvé de taper des balles face à l'océan ? De s'entraîner au chipping avec en toile de fond un troupeau de moutons en train de paître paisiblement ? Un rêve devenu réalité pour Benoît Teilleria, ancien joueur du Tour européen et désormais coach fédéral, qui a repris les rênes de la structure en 2008. « À l'origine, c'est Patrick Lancart, un passionné de golf qui a créé ce practice en 1993. C'est un endroit très chaleureux et ouvert. Il n'y a pas de portail, seulement une machine à balle, des ânes, des moutons. Je prête le matériel à ceux qui n'en ont pas. C'est un endroit authentique. » Une pièce de 2 euros en main, on récupère quelques balles pour tenter de parfaire notre swing. Le bruit des vagues se cassant sur la falaise apaise notre frustration des premiers coups ratés. Au loin, les moutons bêlent comme pour se moquer de nos mauvaises balles. « Les moutons nous aident beaucoup, raconte Benoît. Il y a des zones où ils mangent l'herbe, donc on peut travailler le wedging dans différents lies. Pour bien s'entraîner, il faut travailler dans toutes les conditions d'herbes possibles. Pour ça, ici, on se régale. »

Pas de vague à la Corniche

Sac de golf sur le dos, sweat Rip Curl sur les épaules, un autre golfeur nous rejoint. Benoît s'avance, serre la main du nouvel arrivant. « Je vous présente Stéphane Iralour, surfeur pro depuis vingt ans, spécialiste de grosses vagues et mordu de golf. C'est d'ailleurs au large de la Corniche que prend forme La Belharra, la vague mythique. » Stéphane prend place sur son tapis et tape quelques balles. Le Basque nous raconte son quotidien de surfer, sa passion du golf et les similitudes entre les deux disciplines. « Dans le Sud-Ouest, beaucoup de surfeurs sont golfeurs et beaucoup de golfeurs se mettent au surf. Ce sont deux disciplines de gestuelle où il faut être dans l'excellence du mouvement. Le golf est un sport hyper addictif. J'adore ça. » Balle après balle, Stéphane commence à trouver petit à petit son swing. Celui qui dompte des vagues de plus de 15 mètres de haut est dans sa bulle. « J'ai presque autant d'adrénaline à prendre une bonne vague qu'à faire un bon coup de golf. Surtout un bon drive, quand la balle est bien tapée, avec le bon bruit et la bonne trajectoire. »

La peur du départ ?

Benoît Teilleria regarde son pote d'un oeil rieur et admiratif. « Je suis très impressionné par le surfeur qu'il est. Le spot est juste en face de la Corniche. Peyo Lizarazu me dit à chaque fois que je suis le gardien de Belharra. J'ai eu l'occasion de voir plusieurs fois des sessions d'un bateau et c'est très impressionnant car ces mecs mettent clairement leur vie en danger. Ils sont très entraînés, ce n'est pas une vague qui se surfe comme ça. Il faut être prêt comme pour une compétition de golf. Mais là ce sont des vagues de 20 mètres et même moi qui suis surfeur, ça me fait peur. » Fer-6 en main, Stéphane Iralour a trouvé son rythme de croisière : le surfeur enchaîne les traits et les confessions. « La peur ? Oui, elle est présente avant de surfer une grosse vague et elle permet de rester concentré. Mais, parfois, je pense que j'ai plus peur au départ du 1 d'un parcours (rires). »