Golf de Wimereux

En cette semaine de British, on vous emmène sur la côte d'Opale découvrir le golf de Wimereux. Créé en 1901, ce pur links est l'un des plus vieux parcours de France. Présentation avec son président Jacques Paveau et le golfeur Alexandre Devaux.

Alexander Fleming membre assidu

Jacques Paveau, président du golf de Wimereux : « C'est un parcours historique. Il a été construit en 1901 et à l'époque, il n'y avait que neuf trous. Ce n'est qu'en 1907 que le tracé est passé à dix-huit. La région de la côte d'Opale était une zone stratégique durant les deux guerres. En 1914-1918, de nombreux hôpitaux alliés s'étaient installés dans les hôtels de Wimereux et Boulogne-sur-Mer. C'est la raison pour laquelle Alexander Fleming, qui a découvert la pénicilline et a été envoyé en France pour soigner les blessés, venait régulièrement le soir s'entraîner sur le putting green à la lumière des phares de sa voiture. Il fut rappelé à l'ordre par l'armée qui craignait qu'il n'attire l'attention et devienne une cible de bombardements allemands ! »

L'appel du large

J.P. : « On découvre la mer pour la première fois sur le green du 10. Au loin, on aperçoit l'Angleterre et les falaises de Douvres. Sur la droite, on peut voir Ambleteuse et son fort. En côte d'Opale, le phénomène des marées influe beaucoup sur la météo. Régulièrement, on peut avoir de la brume de mer qui nous tombe dessus. On perd facilement 10 degrés d'un coup... »

(Kevin Murray)
(Kevin Murray)

A.D. : « Pour une partie de golf de quatre heures et demie, quelle que soit la saison, il faut tout avoir dans son sac pour parer à toute éventualité : le petit gilet, le coupe-vent et le bonnet. Quand le vent souffle beaucoup, c'est important de se protéger pour éviter d'être saoulé et de souffrir même de petits vertiges. »

L'influence du vent

A. D. : « Nous sommes sur un links et le vent est omniprésent... Il faut savoir jouer avec ! Sur le trou numéro 10, un par 3 de 180 m des noires, il faut facilement rajouter deux clubs quand le vent est contre, mais le choix des cannes peut énormément varier : si le vent est favorable, on pourra prendre jusqu'à six clubs de moins... Je me souviens, un jour de grosse tempête, on s'était amusés à jouer quelques trous. Il y avait 90 km/h de vent, j'ai sorti mon driver et j'ai eu du mal à atteindre le green ! Le classique sur le parcours de Wimereux est d'avoir vent contre sur les trous 4, 5, 6, 7, 10, 11, 14 et 18. C'est costaud. »

« Nous entretenons nos roughs. L'idée n'est pas d'enlever de la hauteur, mais de perdre en densité pour que les joueurs soient pénalisés mais pas sanctionnés. »

(Kevin Murray)
(Kevin Murray)

Retrouver l'esprit links

J. P. : « Après la Première Guerre, le parcours fut reconstruit par Campbell et Hutchinson, deux militaires. Il a été modifié avec le temps, et aujourd'hui nous travaillons avec un architecte écossais du nom de Cameron Sinclair. Avec lui, nous essayons de retrouver cette identité de links très importante pour nous. C'est un parcours de bord de mer et certaines modifications n'avaient pas été faites dans l'esprit, comme au niveau des bunkers. Au fil du temps, on était revenus à des obstacles presque classiques.

Du coup, on les travaille à nouveau pour retrouver la forme des « pots bunkers » qui est l'une des signatures des links. Il y a beaucoup de parcours sur la côte d'Opale, comme Hardelot, le Touquet ou Belle Dune, et chacun possède sa spécificité. À Wimereux, nous cherchons à renforcer notre identité de links avec des avant-greens roulants, des greens qui ne pitchent pas beaucoup, etc. Au niveau des roughs, nous les entretenons. Nous ne voulons pas qu'ils soient trop gourmands en balles. Aujourd'hui, nous coupons et ramassons l'herbe pour le rendre plus jouable et avoir dans un futur proche des graminées plus espacées. L'idée n'est pas d'enlever de la hauteur, mais de perdre en densité. Il faut que les joueurs retrouvent leurs balles, qu'ils soient pénalisés mais pas sanctionnés. »

(Kevin Murray)
(Kevin Murray)