« Ça y est, j'ai participé à mon premier pro-am et j'ai joué mon premier 18 trous complet ! C'était en plus au Lacoste Ladies Open de France, il y a pire pour démarrer ma "carrière" (rires). Les jours d'avant, j'avoue je le prenais un peu de façon légère. J'avais des tonnes de boulot, je ne m'étais clairement pas bien préparée, ou rassurée c'est selon... Quand je suis arrivée la veille du jour J au golf du Médoc, je me suis rendu compte que c'était du sérieux. On ne parlait que de ça à table, je ne captais pas trop de quoi il était question quand des mots comme "schamble" ou "scramble" étaient lâchés... Et puis surtout, tout le monde est parti se coucher très tôt !
Les larmes qui montent
Ça a commencé très tôt le jour J : rendez-vous à 7 heures pétantes. Et je ne m'étais pas facilité les choses car j'étais pas mal suivie. Lacoste me faisait participer à un programme vidéo immersif, l'oeil du croco, la FFGolf était aussi sur le pont. J'avais ma coach/caddie Laurène Uliveri qui était un vrai soutien dans ce moment de tension. Autant dire que j'étais tout sauf discrète au practice avec toutes ces caméras et ce monde... ça ne m'a pas aidée à faire descendre la pression !
Je ne le cache pas, j'ai eu la trouille comme rarement. Les trois premiers trous ont été très compliqués : j'avais carrément les larmes qui montaient tant j'avais peur de ne pas être à ma place, tant je ne voulais pas décevoir. Je me suis mis en mode compet', je n'avais pas le droit de rater ce moment. J'avais la sensation d'être attendue au tournant et forcément j'ai été pitoyable (rires). Je me suis mis une pression mortelle sur le début de partie, malgré ma pro Jade Schaeffer-Calmels qui a été tellement cool. Elle m'a vite rappelé que dans "pro-am", il y avait amateur et qu'on avait aussi le droit de se louper. Elle n'a pas arrêté de me dire que ce n'était pas grave et que surtout on avait le droit de déconner !
Le luxe ultime
Au fur et à mesure que les trous passaient, j'ai réussi à me détendre et à mieux profiter de cette chance folle de pouvoir jouer avec des pros sur le terrain qui accueille leur compétition. Ce principe même de pouvoir jouer au plus près d'un pro, c'est unique dans le sport ! Je n'avais pas compris qu'un pro-am avait lieu sur presque toutes les épreuves professionnelles, hors Majeurs. C'est un luxe fou que n'importe qui, quel que soit son niveau, puisse être dans la même partie d'un ou d'une pro et surtout de bénéficier de ses conseils. C'est un peu comme si Nadal donnait des conseils de coup droit à un joueur du dimanche.
J'avais une pro qui s'intéressait à moi, la débutante absolue, et qui me donnait quantité de conseils ultra pertinents ! Je me souviendrai toute ma vie de la bonne manière de marquer ma balle sur un green par exemple. Et ça, je le dois à Jade. Je suis repartie de là avec une richesse d'expérience au sens large qui est unique. Je trouve ça presque fou que ça n'existe pas ou peu sur les autres sports. Avoir tout ce talent à portée de main, c'est top.
Trop long, trop sérieux...
En revanche, j'ai trouvé ça très long, je n'étais pas prête... Passer plus de cinq heures sur le parcours, c'est trop pour moi. Mentalement c'est dur ! J'ai aussi trouvé que globalement, tout le monde se prenait un peu trop au sérieux. Voir des joueurs mettre plus d'une minute pour taper un coup, même avec mon oeil de novice, c'est too much. On voit vite la différence entre des pros et des amateurs qui se prennent un peu trop pour des pros.
Le tempo des pros au féminin n'est pas le même. Elles sont prêtes tout de suite, elles ne tergiversent pas pendant des plombes, elles jouent vite. Mine de rien ça m'a confortée dans l'idée que pour vraiment jouer au golf, il faut du temps, et que ce temps je ne l'ai pas. Jouer 9 trous, ça me va très bien dans le sens où je peux pleinement être dans mon golf sans négliger ma famille, mon boulot et tout le reste. En gros, il faut créer des pro-ams sur 9 trous (rires) !
Trouver l'autonomie
Ce pro-am du Lacoste Ladies Open de France m'a aussi rappelé que j'ai la compet' dans la peau. Je me suis rendu compte que je ne voulais pas être le clown qui rate tout, mais une joueuse de golf qui tape de bons coups. Ça m'a redonné envie de m'entraîner davantage, d'être plus assidue encore à mes séances de practice. Je commence d'ailleurs en outre à être plus autonome et efficace dans mes entraînements. Ce n'est pas encore ça sur le parcours, mais j'apprends... Je veux aussi refaire d'autres pro-ams pour ce côté jeu en équipe très agréable. D'autant qu'avec mon handicap moisi, j'ai pu rapporter plein de points à mon équipe ! Maintenant que j'ai goûté à cette formule, je n'ai qu'une envie : remettre ça au plus vite. »