France se met au golf

À l'initiative de la FFGolf, la journaliste France Pierron a été entraînée dans un projet un peu fou : se mettre au golf, avec comme objectif ultime de participer au Pro-Am de l'open de France 2022. Journal du Golf va suivre le chemin de cette débutante pas comme les autres. Voici l'épisode n° 1 de son journal de bord.

« Je ne connaissais rien au golf. Et pour être franche, je n'aimais pas ça. Ce n'était pas un sport pour moi, ça avait l'air tout aussi ch... à regarder qu'à pratiquer. Et même si tous les tennismen, rugbymen et footeux qui s'y mettaient autour de moi adoraient ça, c'était trop lent à mes yeux, trop répétitif. Je suis quelqu'un de très active, il faut que ça pulse. Rien que l'idée de tous ces codes, de la fameuse étiquette, du petit polo bien ajusté, du « rien qui dépasse », ça m'insupportait. Bref, le golf était loin de mon tempérament, du genre de sport que j'aime et même des fringues fluos que j'adore porter.

Le prof qui fait tout basculer

C'est la faute de mes parents si j'ai eu quand même envie de me mettre au golf, car ils vivent à Évian. Le golf faisait un peu partie de notre quotidien : on ramassait les balles qui arrivaient dans le jardin, on profitait de l'effervescence pendant l'Evian Championship... On côtoyait le golf de près, mais je n'y avais jamais été. Un jour, un pote me dit de venir essayer. Il m'a mis un prof dans les pattes et j'ai tout de suite accroché, tant au jeu qu'au prof. Dans le sens ou j'avais peur de rencontrer le cliché du prof sévère avec lequel il ne faut pas faire de bruit, être sérieuse. C'était tout l'inverse : il était trop cool, tellement détente, agréable, drôle. Ça a beaucoup contribué au fait que j'ai eu envie d'y retourner.

C'est top de voir des gamins au practice avec des maillots de l'OM ou du PSG. Ça m'a presque doublement choqué : comment ? Les enfants ont le droit de venir ! Comment ? On peut venir habillé comme on veut !

France Pierron

Premiers émois

C'est d'abord un endroit qui m'a fait comprendre à quel point le golf peut être addictif : le parcours d'entraînement à Évian. Ce panorama sur le lac Léman, les couleurs, le calme... Tout était tellement parfait, j'en garde un souvenir très ému. Je me suis senti toute petite dans cet endroit si beau, si solennel. J'étais dans la peau d'une golfeuse à ce moment-là. Et puis, lors d'une des premières leçons avec Patrice Amadieu (le responsable de l'académie FFG), on travaillait sur la rotation et d'un seul coup, j'ai vu mes balles partir très haut, bien plus que d'habitude. L'impact en lui-même n'était plus pareil et avait un petit truc en plus très agréable que je cherche désormais à chaque coup, sans bien sûr y parvenir.

Venez comme vous êtes

Lorsqu'on débute au golf, il faut avoir une certaine dose de second degré. On se prend des regards noirs quand on commet des boulettes comme prendre une balle qui n'est pas la sienne sur un green. Mais au-delà de ces quelques petits épisodes désagréables, j'ai trouvé génial de voir autant de profils de joueurs différents. Oui, il y a beaucoup de gens âgés, mais il y a aussi tellement de femmes et même des jeunes ! C'est top de voir des gamins au practice avec des maillots de l'OM ou du PSG. Ça m'a presque doublement choqué : comment ? Les enfants ont le droit de venir ! Comment ? On peut venir habillé comme on veut ! C'est trop cool de voir ces enfants avec leur sac trois fois plus grand qu'eux s'investir autant.

Et puis j'ai adoré le rapport profs élèves hyper forts. On sent que les profs sont très investis auprès de leurs élèves. Je me suis vite rendu compte que le golf n'était pas ce cercle très fermé que j'imaginais. Très loin de là même ! Je me suis surtout rendu compte que c'était un sport. J'ai compris les efforts de répétition, de concentration, de compétition avec soi-même que ce sport peut demander. Le souci du détail est constant et assez fascinant.

L'importance de l'objectif

L'objectif que m'a fixé la FFGolf donne encore plus envie de m'investir. Sans ça, je n'aurais pas acheté mes clubs, je n'irais pas aussi souvent taper des balles même quand il caille. J'ai un objectif, je n'ai pas le choix : il faut que j'y arrive. Je me mets d'autant plus la pression que c'est filmé, et que jouer le Pro-Am de l'open de France sur un parcours qu'on dit monstrueux, ce n'est pas rien. Je suis en mission pour montrer que le golf est un super sport. Donc je m'investis à fond parce que j'en suis persuadée. Je suis très bien encadrée avec tous les coaches de l'académie FFGolf. Je me sens privilégiée. J'ai en plus la chance d'être ambassadrice de UGolf qui m'ouvre les portes de plein de super parcours. Si avec tout ça je n'y vais pas à fond...

L'intégralité du carnet de bord de France est à retrouver dans le n°165 Journal du Golf à paraître bientôt...