France se met au golf : Le parcours tétanisant

À l'initiative de la FFGolf, la journaliste France Pierron a été entraînée dans un projet fou : se mettre au golf avec comme objectif ultime de participer au Pro-Am de l'Open de France 2022. Journal du Golf a eu envie de suivre le chemin de cette débutante pas comme les autres. Voici l'épisode #2 de son Journal de bord.

Le parcours est un vrai problème, alors que c'est mon objectif n°1... À chaque fois que j'y mets les pieds, je suis paniquée. L'ambiance n'est pas la même qu'au practice. C'est bien plus silencieux, on est pas entouré de gens qui tapent. On sent que ça compte surtout. Cette pression de jouer « pour de vrai » au golf est puissante. Pourtant j'y vais à la cool, mais même dans une petite compétition amicale, ne serait-ce que pour me familiariser avec le parcours, j'ai vraiment les jetons !

J'avoue avoir peur de déranger ceux qui jouent avec moi. J'ai cette impression d'être un boulet et de leur faire perdre leur temps. Il faut le savoir, jouer avec moi revient assez souvent à chercher ma balle ! C'est un peu humiliant, frustrant presque. Je n'arrête pas de me dire que je ne suis pas prête pour le parcours. Je ne me sens pas encore légitime pour y aller. Mais il faut que je me fasse violence parce que l'Open de France va venir vite.

La cour des grands

J'entends souvent des golfeurs me parler de l'Albatros avec de la peur dans les yeux. Les coachs de l'académie FFGolf m'ont emmené sur les 1, 2 et 18 et c'est vrai que toute cette eau, cette distance, ces dénivelés c'est assez tétanisant. Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais je sens bien que ce parcours est du genre traumatisant pour pas mal de joueurs. On sent qu'on rentre dans la cour des grands sur le parcours et encore plus sur l'Albatros.

Apprendre l'autonomie

Je ne suis pas encore trop douée dans le choix des bons clubs selon la situation. Je manque encore d'autonomie à ce niveau. Et vu que je n'ai ni caddie, ni coach qui me suit tout le temps je travaille pas mal en ce moment sur le fait de bien définir quel club jouer en fonction de la situation. Mes coachs m'aident quand même beaucoup à bien réfléchir, à ne pas prendre uniquement en compte la distance et surtout à devenir un peu moins assistée. Mais il y a du boulot avant de réussir à répondre seule à toutes les questions que chaque coup me pose...

Pas de second service

Ce qui me tend le plus sur un parcours c'est surtout le fait qu'on ne peut pas recommencer ! C'est d'autant plus frustrant que je rate souvent mes coups et que je cherche souvent mes balles. Et puis j'ai tellement moins de repères qu'au practice. C'est un univers que je ne maîtrise absolument pas. Je n'ai pas encore de repères sur tous ces parcours qui s'offrent à moi. C'est pour ça qu'il faut que je parvienne à surmonter ma peur de cette nouveauté.

L'extase puis le plouf...

Le parcours reste quand même aussi une belle récompense du travail que je fais sur le practice. J'ai la chance de jouer sur des tracés ultra-beaux, d'être très bien accompagné... Et puis quel pied quand un coup part bien ! Ça m'arrive de m'extasier sur une balle bien contactée pendant quelques secondes, même si elle termine loin du green dans le rough ! Je parviens même à m'amuser de mes mauvais coups. J'ai un faible pour les balles qui font plouf d'ailleurs. Jouer toute seule, ça ne m'est pas encore venu à l'idée. J'ai encore besoin qu'on me tienne la main, ne serait-ce que pour réserver un parcours ou une leçon. La FFG s'occupe tellement bien de moi aussi...

Premiers jurons

Je commence à comprendre le côté frustrant du golf. Je m'énerve un peu plus qu'avant, je jure pas mal en phase d'énervement. Il paraît que ça fait partie du processus d'apprentissage. Tout comme le fait de comprendre qu'il ne faut pas courir sur un green quand on rentre un putt, ce que j'ai appris à mes dépens. J'apprends à gueuler en gros. Je sais que c'est mal, mais c'est tout moi.

Plonger dans le grand bain

Je serai à Evian en juillet, en plein pendant l'Evian Championship et j'ai hâte de jeter un regard sur le tournoi avec mon oeil de golfeuse désormais. Donc le golf va m'accompagner pendant mes vacances c'est sûr. Il faudra que je trouve un moyen de m'entraîner avant ou après le tournoi à Evian. Et puis on commence aussi à m'inviter ici ou là pour des Pro-Am ou des compétitions, Gervais Martel à Lens, le Lacoste Ladies Open de France au Médoc. J'ai tendance à refuser parce que je ne me sens tellement pas prête. Mais je pense qu'il va quand même falloir me jeter dans le grand bain. Parce que je compte les jours avant le Pro-Am de l'Open de France et je ne fais pas ma fière.