« Pour saisir l'importance du physique dans ce sport, il suffit de regarder les 10 meilleurs joueurs de la planète, ce sont tous des athlètes de très haut niveau... Et les Français le savent et sont décidés à fournir les efforts pour y arriver. » David Baudrier, qui a longtemps pratiqué le MMA et continue à entraîner des combattants, est aussi l'homme qui sculpte le corps d'une dizaine de golfeurs tricolores.
« J'ai commencé en 2015 avec Romain Langasque. C'était quelques mois avant sa victoire sur le British amateur. » Puis sont arrivés Matthieu Pavon, Adrien Saddier, Victor Dubuisson, Robin Roussel. « Je m'occupe aussi à distance de la préparation de Julien Guerrier, de Nicolas Colsaerts aussi, le plus français des Belges. » Alexander Lévy est également passé entre ses mains, tout comme Clément Sordet.
« Tout le monde n'est pas capable de soulever 170 kg comme le fait Matthieu Pavon... »
Des exercices envoyés sur un groupe de messagerie mobile
« Au départ, je n'avais pas trop la gueule de l'emploi », se souvient le guerrier tatoué, à la poignée de main ferme, ou douloureuse. Il est désormais écouté, respecté. Il a sa manière de travailler, et l'adapte. « Tout le monde n'est pas capable de soulever 170 kg comme le fait Matthieu Pavon... » Quand les joueurs le sollicitent, ils rêvent évidemment de gagner quelques mètres au drive. « Oui, mais pas seulement. Gagner en longueur en se déchaussant à chaque fois, ça ne m'intéresse pas. »
Baudrier travaille l'équilibre, la souplesse, la mobilité, l'ouverture des hanches mais aussi la résistance. « Une saison, c'est long. Il faut éviter les problèmes de dos, les soucis physiques. » Ses golfeurs ont tenu la cadence, et terminé fort, sans blessures. À l'image de Robin Roussel, ou Adrien Saddier qui a arraché sa carte sur le Tour européen, en novembre, après six tours éprouvants. « S'il n'avait pas été consciencieux dans sa préparation, il ne serait certainement pas allé au bout », avance David Baudrier (37 ans).
Dans le milieu du foot, on entend souvent les préparateurs physiques expliquer qu'ils oeuvrent pour que les joueurs arrivent au sommet de leur forme, au printemps, quand ça commence à compter. Baudrier adhère et imite : « Il faut absolument s'entendre avec le staff pour fixer un pic de forme, et c'est souvent le printemps, les Rolex Series, le début des Majeurs. Les enchaînements des tournois sont monstrueux. Si t'arrives cramé... »
Ces derniers jours, il n'a pas vu grand monde dans sa salle de Saint-Cézaire (Alpes-Maritimes), à l'exception de Victor Dubuisson. « La saison fut longue et dure. Ils ont besoin de se reposer la tête. » Mais David Baudrier ne les lâche pas pour autant. Il a créé un groupe WhatsApp sur lequel il envoie les exercices à réaliser. Et visiblement, les joueurs sont assidus.