Carlsbad, Californie, décembre 2018
Dans l'enceinte ultra sécurisée du test center de Callaway, Alan Hocknell, l'ingénieur en chef, réserve une surprise de taille. Son produit phare, le driver Epic Flash, n'a pas été uniquement conçu par des cerveaux humains. « Nous avons investi près de cinq millions de dollars dans un supercalculateur, explique « le Doc », et nous l'avons programmé pour qu'il apprenne à designer une face de driver. »
Pendant quatre semaines, l'intelligence artificielle (IA) a donc fonctionné à plein, simulant des impacts de balles virtuelles sur les faces qu'elle créait. Les ingénieurs, eux, observaient l'ordinateur apprendre de ses erreurs sans intervenir. « L'idée était de donner le cadre, les règles, les limites à l'ordinateur et de le laisser se planter, recommencer, encore et encore, détaille Alan Hocknell. Le résultat, la flash face, a été plutôt effrayant au premier abord. »
Ce résultat est un dos de face jamais vu. Fini les renforts classiques en croix, place à des cercles plus ou moins concentriques faisant penser à la trace d'une goutte d'eau. « Nous n'avions jamais imaginé une telle forme de face, concède l'ingénieur en chef de Callaway. Ce résultat est celui de 15 000 itérations de l'ordinateur qui a lui-même jugé des directions à prendre. Il nous aurait fallu au bas mot trente-quatre ans pour y parvenir avec une puissance de calcul classique. » L'IA vient d'entrer dans le monde du golf. Elle risque de faire bouger pas mal de lignes.
La face
Les ingénieurs de Callaway ont utilisé l'intelligence artificielle pour créer un design radicalement différent. L'idée de ce dos ondulé : promouvoir une vitesse de balle accrue au centre de la face.
Les barres dans la face
Les barres internes Jailbreak sont toujours présentes sur cet Epic Flash. Elles rigidifient et stabilisent la couronne et la semelle. La charge d'impact sur la face est accrue et la vitesse de balle maximisée.
La couronne
Un nouveau tissu de carbone triaxial plus léger présente un tissage densifié. Le poids économisé est redistribué dans la tête pour offrir une tolérance plus grande sur les coups décentrés.
Les poids ajustables
Le repositionnement du poids coulissant (12 grammes sur le Sub Zero, 16 sur la tête classique) facilite le contrôle des effets ou aide à obtenir une trajectoire plus rectiligne.
L'Epic Flash en bref
460 cc dans les deux versions classique et Sub Zero
Disponible en 9°, 10,5° pour les deux têtes et en 12° pour la version classique uniquement (en custom pour les gauchers sur cette ouverture)
3 shafts de série : Project X EvenFlow, Project X HZRDUS smoke et Mitsubishi Tensei AV
Grip Golf Pride TourVelvet aligne de série
Prix : 579 €
Notre avis
Au premier abord, on est « comme à la maison » avec ce nouvel Epic Flash. La forme est sobre et rappelle franchement ses prédécesseurs, Epic ou Rogue. Notre préférence allait vers la version Sub Zero un peu plus compacte à l'adresse. Pas de débauche de couleur ou d'appendices tendance tuning sur ce driver qui préfère une certaine forme de sobriété. Le contact est mat, le son moins métallique que celui de ses aînés. Niveau données chiffrées, on s'y retrouve sans que les gains de vitesses de sortie de balle ou de tête de club soient chamboulés par rapport aux versions précédentes. En revanche, dans les coups décentrés, la Flash Face fait merveille. OK, on sent bien quand la balle n'est pas prise « dans la plaque », le toucher devenant un peu plus sec. Mais le rendu de ces mauvais coups reste très bon puisqu'on perd très peu de vitesse de sortie de balle. Rien de totalement révolutionnaire malgré tout dans ce club très bien construit aux performances de haut niveau. On attend avec impatience la suite de cette expérience d'intelligence artificielle encore balbutiante mais prometteuse.
