Bernhard Langer, l'un des héros du Masters 2020 (Patrick Smith/Getty images)
Bernhard Langer, l'un des héros du Masters 2020 (Patrick Smith/Getty images)

Augusta par Maître Bernhard Langer (3). « Je veux scorer mon âge l'an prochain ! »

Le champion Bernhard Langer nous raconte son Masters 2020. Dans ce troisième épisode, la légende allemande nous raconte le dîner des champions, durant lequel Tiger Woods s'est exprimé en tant que tenant du titre.

Vous êtes devenu le joueur le plus âgé à passer le cut du Masters. Comment avez-vous vécu le week-end ?

Les gens qui n'ont pas joué à Augusta National ne peuvent pas vraiment savoir ce que je vis au Masters ! J'ai joué avec Rory McIlroy samedi, puis avec Bryson DeChambeau (dimanche), et ils sont deux des plus longs frappeurs de la tournée en ce moment. C'était incroyable de les voir frapper la balle. C'est comme si une fusée prenait son envol.

Si nous frappons tous de bons drives sur le même trou, je joue souvent le green avec un hybride et eux, ils frappent un wedge pour le même green. C'est à peu près la différence. Ils frappent leurs drives entre 40 et 80 mètres au-delà de ma balle, et ils ont alors besoin de deux ou trois clubs de moins pour la même distance. Un tel écart sur 72 trous est un tel inconvénient. Faire rouler la balle sur ce parcours et participer à la compétition est un véritable défi, mais c'est amusant pour moi de les observer.

Quels écarts de distance avez-vous observé entre vous et Bryson DeChambeau ?

Prenons le trou 13, un par-5. J'y ai frappé le driver qui m'a laissé hors d'atteinte du green, j'ai dû taper un fer-4 et il me restait 63 mètres à parcourir jusqu'au drapeau. DeChambeau a frappé un driver et un fer 9 à côté du trou et il a putté pour eagle. Il fait passer sa balle de golf par-dessus les arbres et coupe les dog-legs. Un autre exemple, au trou 2 : J'ai frappé un driver qui hybride et il me restait 72 mètres, alors qu'il a frappé un driver puis un fer-7.

Vous terminez le tournoi en 285 coups, votre meilleure performance depuis 15 ans au Masters...

La chose la plus satisfaisante est de jouer 72 trous et de finir sous le par. C'est un sacré exploit. Ce n'est pas facile à faire parce que le terrain n'a jamais été aussi long. Le parcours est généralement un peu plus ferme lorsque nous jouons le Masters en avril, mais cette fois-ci, en novembre, le terrain était vraiment humide et j'ai dû frapper des clubs plus longs sur les greens que je ne l'avais jamais fait.

En revanche, les greens étaient plus souples, mais je dirais que cette année, j'ai rarement été aussi en forme, en termes de ce que je suis capable de faire avec les clubs que je dois jouer pour attaquer ces greens.

Une petite anecdote : un ami avait parié, avant le début du tournoi, que je battrais Phil Mickelson. Mickelson est toujours un vrai champion et il frappe encore la balle de golf assez loin, mais à la fin je l'ai battu de six coups, donc je suis heureux d'avoir aidé un ami à gagner ce pari.

Bryson ne jouait pas assez intelligemment parfois, mais plus il jouera ce parcours, plus il apprendra à le gérer.

Vous avez également battu Bryson DeChambeau de deux coups. Votre avis sur son jeu ?

Bryson ne jouait pas assez intelligemment parfois, mais plus il jouera ce parcours, plus il apprendra à le gérer. Il avait un simple chic à jouer pour le green au septième trou. Il avait trois options pour jouer le coup et il a choisi la pire option et cela lui a coûté un coup. Avec ma connaissance du parcours, il aurait probablement joué un coup totalement différent. C'est comme ça que ça se passe à Augusta. Il faut le jouer plusieurs fois et Bryson n'y a pas encore assez joué pour s'en rendre compte. Chaque fois que Bryson jouera au Augusta National, il apprendra de ses erreurs. Elles seront stockées dans sa banque de mémoire.

Et quant est-il de Dustin Johnson, que vous sentiez bien après deux tours ?

Tout d'abord, Dustin ne se laisse pas abattre facilement. Sa frappe de balle est aussi une grande force. Il drive la balle extrêmement droit et il frappe beaucoup de bons fers. Il peut également très bien putter. C'est une combinaison mortelle.

Je lui ai parlé à plusieurs reprises à d'entraînement en début de semaine et il semblait très détendu, mais aussi très concentré. Il semblait être dans une bonne position, pas dépassé par l'occasion. Il m'a semblé être quelqu'un qui a la tête sur les épaules. Il ne montre pas beaucoup d'émotion. Il est numéro un mondial et, au cours de ses sept derniers tournois, il en a remporté trois, a terminé deuxième à trois reprises et sixième à l'autre. C'est incroyable.

Pour vous, le prochain objectif est de réussir à scorer votre âge ?

C'est mon objectif depuis environ un an. J'ai fait un pari avec Scott McCarron. L'année dernière, j'avais 62 ans et je me suis rapproché plusieurs fois. J'ai dit à Scott que je voulais scorer mon âge et que je voulais le faire bientôt, alors nous avons parié au dîner que je le ferais l'année dernière. Je n'y suis pas parvenu et je dois donc un dîner à Scott et nous avons fait le pari pour cette année aussi. C'est juste qu'en ce moment, je ne peux pas l'emmener dîner à cause de la bulle sanitaire. Il va devoir attendre que la pandémie soit terminée.

J'ai failli faire mon âge lors de la récente Schwab Cup. J'en joué 64, donc un coup de trop. J'essayais juste de faire profil bas et de jouer aussi bien que possible, et puis quand j'ai signé la carte de score, j'ai vu que j'étais à un coup près de mon âge. Cela arrivera tôt ou tard. C'est une de ces choses qui deviennent plus faciles avec l'âge. Quand vous avez 72 ou 75 ans, il est plus facile de tirer sur votre âge que lorsque vous avez 62 ans.

De sacrés joueurs sont passés senior comme Phil Mickelson et rendent le Champions Tour plus sélectif...

Au cours des deux ou trois dernières années, des golfeurs particulièrement forts se sont joints à notre circuit. Ernie Els et Jim Furyk jouent maintenant chaque semaine sur notre circuit. Mickelson n'a joué que dans deux tournois jusqu'à présent, mais il les a tous deux remportés. Mike Weir est un grand champion, KJ Choi est un grand joueur, Retief Goosen frappe toujours la balle de golf à des kilomètres et il joue chaque semaine. Ces gars sont tous engagés dans le circuit et ils sont tous très compétitifs. Le Suédois Robert Karlsson est un joueur très solide et il performe, tout comme Tim Herron. Ils ont tous gagné des tournois à de nombreuses reprises et ils vont continuer à gagner sur le PGA Tour Champions. C'est plus difficile pour moi de dominer, mais c'est génial de voir ces gars sortir et cela me met au défi de travailler dur pour rester au top de mon jeu et d'essayer de trouver des moyens de m'améliorer et de rester compétitif avec ces quinquagénaires, que j'appelle des rookies.

Bernhard Langer à Augusta, avec sa classe S. (Clint Davis)
Bernhard Langer à Augusta, avec sa classe S. (Clint Davis)

Quel sera votre prochaine Mercedes-Benz que vous allez conduire ?

Je vais profiter de ma propre Mercedes-Benz SL450 dans ma ville natale. C'est toujours un grand plaisir de conduire ma propre Mercedes-Benz et j'ai vraiment apprécié de la conduire lors des récents tournois du PGA Tour Champions.

Mercedes-Benz est un Global Partner du Masters. Bernhard Langer est un ambassadeur de la marque Mercedes-Benz. Plus de détails sur www.mercedes-benz.com